Pourquoi Kevin Durant commet-il une erreur en rejoignant les Warriors ?
L'annonce que toute la NBA attendait
est enfin tombée : en fin de contrat avec l'Okahoma City
Thunder, Kevin Durant a choisi de s'engager pour deux ans en faveur
des Golden State Warriors. Cette nouvelle a fait l'effet d'une bombe
et va faire beaucoup parler au cours des prochains mois. La décision
de KD est effectivement loin de faire l'unanimité. On vous explique
pourquoi.
Le monde entier était suspendu à ses
lèvres, désireux de savoir où il évoluerait la saison à venir.
Il a désormais une réponse ; courtisé, entre autres, par les
New York Knicks, le Miami Heat, les Boston Celtics, les San Antonio
Spurs, les Los Angeles Clippers et sa franchise de toujours,
l'Oklahoma City Thunder, Kevin Durant a finalement décidé, ce lundi
4 juillet 2016, jour férié aux États-Unis car c'est à cette date
que fut obtenue l'Indépendance, de rejoindre les Golden State
Warriors. Son contrat porte sur deux ans, pour 54,3 millions de
dollars.
« La plus faible décision que
j'ai pu voir de la part d'une superstar. » Stephen A. Smith
(ESPN)
On aurait pu titrer : « pourquoi Kevin Durant commet-il une erreur en quittant le Thunder ? ». Là n'était toutefois pas la question, car c'est bel et bien en prenant la direction d'Oakland que Kevin Durant a pris d'énormes risques. Il est d'abord évident que sa
réputation prend du plomb dans l'aile : en ralliant l'équipe
qui a réalisé la plus belle saison régulière de toute l'histoire
de la NBA (73 victoires contre neuf défaites), il fait clairement le
choix de la facilité. Les Warriors, champions en 2015 et
vice-champions en 2016, sont au sommet de leur art, avec un Stephen
Curry deux fois élu MVP au cours des deux dernières saisons et des
All-Stars tels que Klay Thompson et Draymond Green. Golden State est
passé à une victoire de remporter le cinquième titre de son
histoire, battu par Cleveland (3-4) il y a quelques semaines. Dès
lors, on ne peut que souligner le manque de gloire de Durant, qui, en
quelque sorte, prend le train en marche. Lui n'a pas vécu, comme
Curry (drafté en 2009), les temps durs de Golden State, qui a végété
dans les bas-fonds de la Western Conference pendant plusieurs années
jusqu'en 2013, date de son retour en playoffs après cinq années
d'absence. Lui n'a pas participé à l'épopée des Warriors, qui ont
régné – jusqu'au sacre des Cavaliers le mois dernier – sans
partage sur la NBA pendant près de deux ans. Durant arrive en
Californie comme une pièce rapportée, et sa présence dans le cinq
de départ de GSW n'apparaît pas comme quelque chose de naturel.
Au contraire, l'arrivée de Kevin
Durant à Golden State résonne comme un terrible aveu d'échec. En
rejoignant une équipe déjà phénoménale sans lui, « KD »
apparaît comme quelqu'un au bord du désespoir, qui ne croit pas en
ses capacités d'emmener son équipe de toujours, le Thunder, au
sommet de la NBA. Ce choix de Durant, celui de l'impuissance, est
d'autant plus incompréhensible qu'Oklahoma City, est passé tout
près d'éliminer Golden State en Finale de Conférence cette saison.
OKC menait en effet 3-1 contre GSW, avant de se laisser remonter,
puis dépasser, d'une façon bien sidérante. Avec l'un des tous
meilleurs meneurs du monde – Russell Westbrook -, un défenseur
redouté par toute la ligue – Steven Adams -, et un excellent
entraîneur – Billy Donovan -, le Thunder avait de surcroît
éliminé des Spurs en demi-finales de Conférence (4-2) que tout le
monde voyait déjà affronter les Warriors en finales de Conférence.
Certains comparent déjà ce choix à
celui de LeBron James, qui avait quitté Cleveland en 2010 pour
Miami, avec qui il s'était adjugé deux titres en 2012 et 2013.
Néanmoins, à l'époque, « LBJ » ne disposait pas d'une
équipe aussi talentueuse que « KD » à OKC et les
Cavaliers enchaînaient les sorties prématurées en playoffs à
l'Est. De plus, il avait rejoint à Miami une équipe alors peu en
vue – seul Dwyane Wade était un joueur de haut calibre chez le
Heat pré-LeBron James. La comparaison n'est donc pas vraiment
recevable.
Kevin Durant a pourtant tout connu avec
sa franchise de toujours, qui l'avait drafté en 2007 ; le
déménagement des Seattle SuperSonics à Oklahoma City en 2008, les
Finales NBA en 2012 (perdues 1-4 contre le Heat de LeBron James) et
le titre de MVP en 2014, pour faire court. Le nom de Durant était
incontestablement lié à Oklahoma City, au-delà du Thunder,
puisqu'il était l'icône d'une ville de plus de 600.000 personnes.
C'est à OKC que KD était en train de créer sa propre histoire, et
de forger sa légende. En rejoignant Golden State, il ne fait que
pénétrer dans le royaume de Stephen Curry.
Puisque choisir est renoncer, Golden
State, en engageant Kevin Durant, va devoir se résoudre à laisser
partir des membres historiques de son effectif, qui ont participé à
la belle épopée des Warriors au cours de ces deux dernières
saisons. En fin de contrat, Harrison Barnes et Festus Ezeli devraient
tous les deux quitter la Californie. Andrew Bogut devrait quant à lui
être échangé. L'avenir de Shaun Livingston et de Leandro Barbosa
est lui aussi plus obscur. L'arrivée de Kevin Durant appauvrit donc
l'effectif de Golden State, dont le banc était l'une des forces. Avec une marge de manoeuvre limitée sur le plan salarial, il va être compliqué pour le General Manager, Bob Myers, de compléter son effectif. De
plus, il sera important de définir une vraie hiérarchie, dans le
jeu et dans les vestiaires, devant ce parterre de stars. Va notamment
se poser la question suivante : qui de Stephen Curry ou de Kevin
Durant est le véritable patron, celui sur laquelle la franchise se
reposera en fin de match ? C'est un casse-tête presqu'insoluble
qui s'offre à Steve Kerr et à son équipe d'assistants.
S'il ne fait nul doute que Kevin
Durant s'est rapproché d'un titre, le premier de sa carrière, en
signant à Golden State, l'équipe qui l'a battu il y a deux mois, il a en revanche tiré un trait sur la
gloire et sur un éventuel statut de héros. Il n'y a en effet aucune
fierté à avoir en allant chercher une bague de champion dans une
équipe dont les bases étaient déjà posées des années avant son
arrivée, et qui n'avait pas forcément besoin de lui pour tutoyer
une nouvelle fois les hautes sphères de la NBA. Il renvoie ainsi l'image d'un joueur ne pensant pas avoir les épaules pour porter tout seul son équipe vers le titre. En quittant le
Thunder, « KD » tire un trait sur la belle histoire qui
l'unissait au Thunder et abandonne totalement Oklahoma City, une ville dont
il était la fierté et qui ne demandait qu'à le voir réussir.
Sami
@IAmSami25
Expert NBA
Team Who's The Bet
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