Saison cyclisme 2018 - Les principaux mouvements des équipes World Tour

Après une saison 2017 qui aura vraiment tenue toutes ses promesses, voici que la saison 2018 pointe déjà le bout de son nez. Et qui dit nouvelle saison dit presque automatiquement nouveaux coureurs dans leur nouvelles équipes. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cette intersaison est passionnante à suivre. Petit tour d'horizon sur les principaux mouvements dans les formations enregistrées en UCI World Tour pour cette nouvelle saison.

Tony GALLOPIN (de Lotto-Soudal vers AG2R La Mondiale)

On commence avec un coureur français assez renommé, qui a décidé de revenir courir pour une équipe française, après quelques années passées sous les couleurs belges du team Lotto-Soudal. Il rejoint cette formation avec une casquette multiple : il aura comme fonction d'être équipier de Naesen dans les classiques, mais également équipier de Bardet sur les grands Tours, notamment le Tour de France. Il pourra également jouer sa carte personnelle lors des courses d'une semaine. Ce projet sportif l'a convaincu, il a signé pour les deux prochaines saisons.

Omar FRAILE (de Dimension Data vers Astana)

L'espagnol, meilleur grimpeur de la dernière Vuelta, va poursuivre sa progression, bien entamée lors de la précédente saison, sous les ordres d'Alexander Vinokourov. Il est fort probable que ce recrutement ait une double raison : sur le court terme, jouer les classements de montagne voire un classement général si il progresse en contre-la-montre, et devenir, à long terme, un des éléments phare de cette formation. Et il en a les capacités.

Gorka IZAGIRRE (de Movistar vers Bahrain-Mérida)

Désireux de changer d'air après avoir passé trois saisons en tant qu'équipier de luxe de Quintana et Valverde, le basque n'a pas pu refuser l'offre des dirigeants de l'équipe du Bahreïn, et cela pour deux raisons : tout d'abord il rejoindra son frère, Ion, qui a fait ce chemin la saison dernière et qui a connu une plutôt bonne saison. Et ensuite Gorka aura un rôle à jouer lors des grands Tour, ce qui n'est pas négligeable pour lui.

Domenico POZZOVIVO (d'AG2R La Mondiale vers Bahrain-Mérida)

Après avoir roulé pendant cinq saison sous les couleurs françaises de l'AG2R La Mondiale, Pozzovivo rejoint donc l'équipe du Bahreïn, qui se construit petit à petit autour du leader Nibali. Après une saison 2017 aboutie, avec notamment un top 10 lors de la dernière Vuelta, la nouvelle recrue saura, à mon avis, s'adapter à un nouvel environnement et à de nouveaux coéquipiers.

Simon GERRANS (de Mitchelton-Scott vers BMC)

Cinq saisons après le retour de Gerrans en Australie, chez lui, le voilà qui quitte la formation Mitchelton-Scott pour rejoindre le team BMC, choix qui a été motivé par deux raisons principales. La première est la forte présence des Australiens dans l'effectif de cette formation, avec Porte, Dennis et Scotman. La seconde est le fait que Gerrans pourra apporter son vécu dans le peloton ainsi que son expérience dans les grandes courses, que ce soit en tant que leader ou alors en tant qu'équipier.

Peter KENNAUGH (de Sky vers Bora)

Etre le coureur d'une seule et unique formation est de nos jours très difficile en raison des envies d'ailleurs des coureurs, notamment concernant l'évolution à donner à une carrière. C'est ce qui a motivé le choix du coureur britannique, membre du team Sky depuis ses débuts professionnels en 2010. L'envie de découvrir autre chose a été déterminante et l'offre de Bora est arrivée au bon moment dans cette optique de changement.

Louis MEINTJES (de UAE Emirates vers Dimension Data)

C'est l'histoire d'un Sud-Africain, qui quitte son pays pour être leader dans une équipe des Emirats, et qui rentre chez lui pour être un des leaders pour la saison 2018. C'est exactement ce qui arrive à Meintjes. Huitième des deux derniers Tour de France (avec Lampre et donc UAE), il aura comme objectif de briller sur les grands Tours, notamment sur le Tour de France, ou alors celui d'Italie.

Mikel LANDA (de Sky vers Movistar)

L'équipier de luxe de Froome durant le dernier Tour de France, bouclé à la quatrième position, quitte donc le navire bleu pour rejoindre une équipe espagnole, pour le plus grand bonheur de son directeur sportif Unzué. Le fait de changer d'équipe durant cet intersaison est dû principalement au rôle de leader de grand Tour qui l'attend dans sa nouvelle formation, histoire de faire souffler un peu Quintana.Ou même pourquoi pas les associer...

Eduardo SEPULVEDA (de Fortunéo vers Movistar)

Le transfert de Sepulveda, qui avait fait toute sa carrière en France, est du à la volonté des dirigeants d'apporter un lieutenant fiable en montagne pour Quintana, Valverde et désormais Landa. Ce recrutement est essentiel pour une formation qui a pour objectif affiché de remporter un, voire plusieurs grands Tour cette saison.

Rafael VALLS (de Lotto-Soudal vers Movistar)

Après un bon début de saison 2017, conclu par une septième place au Tour Down Under, ainsi qu'un top 10 dans le Critérium du Dauphiné, l'espagnol s'est blessé à la hanche, ce qui l'a contraint à déclarer forfait pour son principal objectif de la saison, qui était la Vuelta. Mais le grimpeur possède des qualités reconnues, qu'il mettra au service de ses leaders Quintana, Valverde et Landa. Avec en ligne de mire, si toutes les conditions sont réunies, un maillot de meilleur grimpeur d'un grand tour.

Mikel NIEVE (de Sky vers Mitchelton-Scott)

Avec ce mouvement, nous pouvons affirmer que le Team Sky a perdu l'un de ses travailleurs de l'ombre, celui qui fait en sorte que le leader soit mis dans de bonnes conditions. Nieve était dans les neuf qui ont mis sur orbite Chris Froome lors des deux dernières saisons sur la Grande Boucle. Mais Nieve a ressenti le besoin de changer d'équipe afin de pouvoir jouer sa carte personnelle sur les courses de trois semaines. L'offre de l'équipe australienne est tombée au bon moment. Il va donc se retrouver dans une formation avec quatre leaders déclarés, Chaves, les deux frères Yates et donc Nieve.

Matteo TRENTIN (de Quick-Step vers Mitchelton-Scott)

Le sprinteur italien, présent dans la Team Quick-Step depuis ses débuts professionnels en 2011, va franchir un nouveau cap dans sa carrière avec sa signature dans l'équipe australienne. En effet, il sera leader de la formation lors des classiques du printemps. De quoi s'exprimer sur un format qu'il connaît déjà, lui qui a déjà remporté deux fois la classique Paris-Tours.

Elia VIVIANI (de Sky vers Quick-Step)

En quête d'un sprinteur depuis le départ de Kittel, la formation belge s'est tournée vers Viviani, qui est un sprinteur reconnu dans le peloton. L'italien, vainqueur à quatre reprises lors de la saison 2017, s'est laissé séduire par le projet de sa nouvelle formation, qui consiste à jouer la victoire lors de certaines classiques, ainsi que de disputer éventuellement un maillot de meilleur sprinteur lors des courses à étapes.

Nathan HAAS (de Dimension Data vers Katusha-Alpecin)

Après deux saisons passées chez Dimension Data, le coureur australien, aussi bon sprinteur que rouleur, voire même baroudeur, quitte cette formation pour rejoindre Katusha-Alpecin. Cette décision a été prise pour pouvoir disputer un certain nombre de compétitions, puisqu'il est prévu qu'il participe à quelques classiques, et pourquoi pas disputer un voire plusieurs grands tour dans la saison.

Marcel KITTEL (de Quick-Step vers Katusha-Alpecin)

Le jeu des chaises musicales chez les sprinteurs se poursuit chez les formations du premier niveau mondial. Avec le départ de Kristoff, cette formation s'est mis à la recherche d'un sprinteur aussi connu dans le peloton, et qui possède les mêmes caractéristiques que le Norvégien, à savoir la puissance et la vitesse de pointe. Avec l'Allemand, le choix semble plutôt bon. Reste à savoir si il pourra s'adapter à une nouvelle équipe.

Jonathan CASTROVIEJO (de Movistar vers Sky)

Parmi les nombreuses spécialités qui existent chez les coureurs cyclistes, celle de rouleur manquait pas mal chez la Sky, notamment dans le domaine du contre-la-montre. Avec l'arrivée de l'espagnol, triple champion national de la spécialité, l'équipe britannique se voit renforcée par un rouleur d'expérience, qui peut apporter des succès dans l'exercice solitaire, ainsi que d'un coureur capable d'imposer un rythme en tête d'un peloton.

David DE LA CRUZ (de Quick-Step vers Sky)

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la Team Sky a perdu bon nombre de grimpeurs qui avaient principalement la fonction d'équipier, comme par exemple Landa, Nieve et Kennaugh. La nécessité de recruter un bon grimpeur, capable d'assister un leader dans les grosses étapes de montagne, en était plus grande. C'est exactement ce qui sera demandé à De La Cruz, qui progresse bien depuis deux saisons, et qui espère poursuivre son ascension.

Tsgabu GRNAY (de Bahraïn-Mérida vers Trek)

Après deux Tour de France convainquant, l'un avec la Lampre, l'autre avec Bahraïn-Mérida, le jeune grimpeur vient se s'engager pour deux saisons avec la formation américaine. Il aura comme fonction d'être un des équipiers dans la montagne lors des grands tours. Il épaulera donc le leader déclaré de cette formation depuis le départ à la retraite de Contador, à savoir Mollema.

Alexander KRISTOFF (de Katusha-Alpecin vers UAE Emirates)

L'équipe des émirats l'avait annoncée, ils seront très actifs sur ce marché, à l'affût de la moindre occasion. Et la première d'entre elles est le désaccord entre l'un des meilleurs sprinteurs du monde avec son ancienne équipe, ce qui a permis à Kristoff de rejoindre l'une des équipes les plus ambitieuses du peloton, avec comme objectif clair de retrouver son ancien niveau pour gagner quelques classiques, et pourquoi un maillot vert lors du prochain Tour de France.

Fabio ARU (d'Astana vers UAE Emirates)

Si il y a bien un transfert qui a fait parler cette année, c'est bien l'arrivée de Fabio Aru dans l'équipe d'Astana. Le cinquième du dernier Tour de France s'est engagé pour les trois prochaines saisons. Mais cette transaction est très vivement contestée par l'ancienne équipe d'Aru. En effet Astana, la précédente équipe, voudrait qu'Aru se voit condamné à payer une indemnité pour une supposée rupture du contrat. Affaire à suivre... Sportivement parlant, il aura pour objectif de doubler Giro et Vuelta cette saison.

Rory SUTHERLAND (de Movistar vers UAE Emirates)

Dans une équipe cycliste, il est nécessaire d'avoir un groupe équilibré, qui ne soit pas composé uniquement que de stars, mais avec également des coureurs qui peuvent se mettre au sacrifice du leader malgré des qualités certaines. C'est typiquement le profil de Sutherland. Équipier modèle, il peut également tirer son épingle du jeu lors de classiques.

Daniel MARTIN (de Quick-Step vers UAE Emirates)

Dans une équipe en pleine construction, et qui a pour objectif de jouer les tout premiers plans dans l'ordre cycliste, avoir des coureurs qui peuvent briller sur tous les terrains est très important. C'est dans cette optique que Martin rejoint l'équipe des Emirats. Avec son arrivée, plus celle de Aru, UAE Emirates possède désormais deux leaders capables de briller sur les courses à étapes, peut être ce qu'il manquait à cette équipe de briller en UCI World Tour.

Avec ces mouvements, on espère juste que cette nouvelle saison sera aussi passionnante que la précédente, avec des confirmations, des surprises et de belles courses à suivre. Bonne saison à tous !

Kévin

Team Who's the Bet