Le Manager General de Who's The Bet débarque chez les Suns : ça va chauffer !
Le GM NBA de Who's The Bet. Qu'on vous explique le concept : le GM NBA de Who's The Bet est une sorte de SDF. Il est itinérant, adepte de travail en intérim. Certains le soupçonne d'être sponsorisé par Adecco ou Manpower. Toujours est-il qu'il va aller d'une franchise à l'autre. Et vous savez quoi ? Beh c'est vous qui allez décidez où il ira. Sa mission ? Une fois que vous l'avez envoyé dans une nouvelle franchise, il doit faire le taff du GM pour construire l'avenir. Et le garçon a carte blanche. Par contre, il ne met en place que des mouvements possibles, que des stratégies réalisables et réalistes. On n'est pas dans NBA 2K ici. Et bien entendu, il vous expose tout ça ici, dans de magnifiques et parfois longs articles. A consommer sans modération ! Bonne lecture.
Quand t'as le bras long comme moi, tu cherches pas de travail. C'est le travail qui te cherche. Etre un GM de génie, ça donne des droits. Le droit de choisir chez qui on va passer les prochaines semaines, le temps de sauver l'équipe sur le long terme et de régler le problème de la famine dans le monde de la main gauche.
J'ai eu 4 propositions de franchises en détresse qui voulaient m'embaucher pour être leur nouveau GM le temps de relancer la machine : Dallas, Phoenix, Boston et Sacramento. Du lourd hein…? Comme je suis beaucoup trop feignant pour décider de mon prochain employeur, j'ai fait appel aux fans. Faire bosser les autres, c'est mon truc. Mais attention, je laisserai personne d'autre faire mon job de GM en revanche. Parce que personne n'est assez qualifié pour le faire, tout simplement.
Bref, les fans ont voté : je vais m'occuper du cas des Suns de Phoenix. Le temps de prendre ma crème solaire, de pleurer un bon coup en pensant au boulot monstre à faire, de mettre mon jersey de Barkley dans ma valise, et je suis parti.
1. Comment en est-on arrivé là
Les Suns prennent un malin plaisir à ne respecter aucune étape logique de construction depuis maintenant quelques années. Avant de commencer mon travail, je dois comprendre d'où vient le mal.
Analyse
La franchise n'a pas vu les playoffs depuis la saison 2010-11, et n'a dépassé la barre des 50% de victoires qu'une seule fois, en 2013-14, sans que cela soit pour autant suffisant pour se qualifier à l'Ouest.
Laissons de côté les dernières années de Steve Nash, qui sentaient plus la fin d'une époque que le début d'une reconstruction, et tournons-nous vers la saison 2012-13, la 1ere sans le Canadien génial. Car c'est là qu'aurait dû démarrer la reconstruction. La vraie. Avec une nouvelle philosophie.
On trouve un roster complètement incohérent, avec des extérieurs talentueux comme Dragic, Dudley, Tucker, Shannon Brown, Wes Johnson, Kendall Marshall, les Morris Twins… ce qui pourrait déjà donner des envies de small ball ou au moins de continuité par rapport aux années D'Antoni-Nash-Stoud. Accompagnés d'intérieurs mobiles et qui peuvent s'écarter, on pourrait dégager un truc. Regardons les intérieurs : Jermaine O'Neal, Gortat, Scola, Haddadi… Tu sens arriver le fiasco? Il arrive, 25 victoires, Gentry viré en cours de saison, et une saison inutile, si ce n'est pour attraper un choix de draft correct.
Alex Len est hyper doué mais est-ce vraiment ce dont les Suns avaient besoin ?
Le choix de draft correct, ce sera Alex Len, longtemps pressenti comme numéro 1 de la draft, et qui partira finalement dans l'Arizona en 5e position. Le pivot est hyper doué, mais encore une fois, est-ce vraiment ce dont les Suns avaient besoin, étant donné le roster déjà en place? Peu importe, la vérité n'est pas là, car Len ne jouera que très peu lors de sa saison rookie. La vérité c'est qu'il y a un nouveau coach, le rookie Hornacek, et un joueur de taille qui était trop gros pour rester backup dans son équipe : Eric Bledsoe. Curieusement, c'est Phoenix qui rafle la mise sous la forme d'un trade, et qui va donc se trouver une philosophie atypique qui semblait peu efficace au départ : un jeu avec deux généraux sur le terrain, lui et Dragic.
Bledsoe démarre en fanfare et Phoenix surprend avec un 5 composé de Dragic-Bledsoe-Tucker-Frye-Plumlee. Ca court, ça s'écarte, et du banc jaillissent les frères Morris et Gerald Green, pour prolonger la philosophie légère et athlétique proposée par Hornacek. L'équipe rate les playoffs d'un poil, malgré un excellent bilan de 48-34, et on attend de grandes choses pour la saison suivante.
Mais c'est là que tout commence à partir en brioche : Bledsoe doit resigner, et les négociations durent, trop, et l'impasse est proche. Le bras de fer a lieu, mais finalement le meneur est resigné juste avant le début de la saison. Peut-être voyait-il d'un œil suspicieux l'exagération totale de son front office lors de cet été? Jouer avec 2 meneurs, pourquoi pas, mais 3 meneurs de niveau quasi-similaire? Dragic et Bledsoe sont en effet rejoints par Isaiah Thomas, et là, on commence à ne plus rien comprendre.
Tout change rapidement. Les 5 majeurs varient sur les postes 3-4-5 (seuls Dragic, Bledsoe et Kieff Morris sont titulaires indiscutables), Dragic s'énerve, les résultats ne sont pas là, les rotations avec Tucker en pivot parfois laissent les techniciens les plus audacieux pantois, et ce qui devait arriver arriva : un blockbuster trade à la deadline qui envoie Dragic au Heat, Isaiah Thomas aux Celtics, et qui permet de récupérer Brandon Knight, principalement. Alors qu'on aurait pu en profiter pour rendre tout ça un peu plus "normal", on repart sur un duo de combo-guards atypique. Bon.
La saison se termine en queue de poisson, avec une philosophie qui n'a pas permis de confirmer les promesses entrevues il y a deux ans, et un roster bouillant qui a encore changé. Au boulot.
2. Les forces en présence
Parmi les joueurs qui comptent, on va trouver Bledsoe, Knight, Sonny Weems sur les postes 1 et 2, Tucker et Morris sur le poste 3, Teletovic, Len, Chandler sur les postes intérieurs. 8 rotations. Derrière, Goodwin, Warren, Booker ou Price pourront prétendre à jouer par séquences.
D'un point de vue financier, on a de gros contrats longues durées pour Chandler, Bledsoe, Knight, et dans une moindre mesure Morris. Un quasi-5 majeur.
Chandler n'a été signé que pour attirer Aldridge. Problème : ce dernier n'a pas signé !
Mais la vérité ne se limite pas à ça. Si Chandler est arrivé à Phoenix, c'était avant tout pour attirer LaMarcus Aldridge. Lui garantir un gros 5 défensif pour jouer à ses côtés et nettoyer le cercle. Problème, Aldridge n'est pas venu, comme on le sait, mais Chandler est quand même là, lui, sur un poste où le jeune Len commençait à devenir plus que prometteur…
Dans la course pour avoir le néo-Spur, l'un des frères Morris, Marcus, a été envoyé à Detroit afin de dégager du cap. Et ça, c'est une bombe à retardement qui commence tout juste à exploser : les circonstances du trade ont créé des vagues qui n'ont pas fini de secouer le vestiaire des Suns. En effet, les jumeaux Morris, inséparables depuis… toujours en fait, ont accepté de prendre moins d'argent pour continuer à jouer ensemble à la signature de leur dernier contrat. Aujourd'hui, s'ils assurent qu'ils sont capables d'être séparés et que ce n'est pas un caprice à ce sujet, ils se plaignent tous les deux de la manière dont le front office de Phoenix les a apparemment traités. Aucune communication, un échange pris comme une enfant dans le dos par les twins, et un Marcus Morris qui bave sur les Suns et même leurs fans sur Twitter, et qui prévient que son frère ne va pas faire long feu dans l'Arizona.
C'est confirmé, puisque Kieff a déclaré qu'il voulait être transféré, de préférence à Houston ou Toronto, et qu'il ne parlerait à personne tant que ce n'est pas fait. Il n'ira pas au clash, il restera pro et jouera, mais ne communiquera avec personne au sein du club, coach, GM, président. Ambiance. On va ajouter à ça le fait que les jumeaux sont en pleine enquête judiciaire concernant une agression récente et risquent la prison, et vous comprendrez qu'il n'y a pas que la température ambiante qui est élevée dans le désert ; celle du vestiaire l'est tout autant.
C'est dans ce charmant contexte que je débarque, afin de me mettre au travail.
3. Mon diagnostic
Soyons directs : avec les forces en présence à l'Ouest, Phoenix, en l'état, n'a les moyens ni d'attirer de gros joueurs, ni de devenir un contender. Les playoffs seront déjà une mission de haute volée. L'effectif à mi-chemin entre vétérans (Chandler, Tucker, Weems, Teletovic) et jeunes (Bledsoe, Knight, Len, Goodwin, Warren) ne présente que peu de cohérence, et le raté Aldridge fait mal au club. Dommage, Aldridge aurait pu faire pencher la balance et donner une vraie philosophie efficace, et ce n'est pas Mirza qui va le remplacer qualitativement parlant.
En tentant le tout pour le tout avec Aldridge, Phoenix a montré ses faiblesses
Mon avis, c'est que Phoenix a donné trop de sous sur du trop long terme à trop de joueurs trop tôt. Ouais, la phrase est marrante, mais hyper sérieuse en fait. On balance du cash comme ça lorsqu'on tient quelque chose et qu'il faut juste passer un cap. On donne un gros contrat à un FA qui va faire la diff, et on prolonge nos propres FA pour leur donner de la confiance. Phoenix, en tentant le tout pour le tout avec Aldridge, a montré que la franchise était loin d'être aux portes du succès, et qu'elle était plutôt désespérée.
Ma décision en tant que nouveau GM est donc simple : on casse tout ou presque, pour de bon, et on vise un statut de contender avant la fin du contrat de Bledsoe et Knight, seule vraie base intéressante de cette équipe, soit 2018-19. En faisant les choses bien cette fois.
4. Mon plan d'action
Dans l'immédiat, le souci, c'est qu'étant donné les décisions très récentes, on ne peut pas faire grand-chose.
En bon GM, mon premier but est de trouver une philosophie de jeu et d'articuler les moves de roster en conséquence. Ce qui me rassure, c'est que la NBA va vers un jeu positionless avec un meneur qui a toutes les clés, et que précisément, dans mon équipe, ma base va dans ce sens. Bledsoe est bon, très bon, des deux côtés du terrain, et si besoin Knight peut être ce meneur scoreur qui fait la loi dans la ligue. Pour le reste, Tucker est polyvalent, Teletovic est un 4 qui joue comme un 3, et Weems peut jouer aux postes 2 et 3. J'ai même ce poste 5 défensif rebondeur capable de courir avec Chandler ou Len. J'ai ce qu'il faut pour être une équipe NBA moderne.
Ma première décision est donc de transférer Kieff Morris, comme il le demande. Parce que Morris perd de sa valeur à vue d'œil avec son comportement de sale gosse, et son enquête de police va pas faciliter la tâche. J'ai besoin de sérénité. Je choisis de l'envoyer aux Raptors, parce que les autres équipes vont peut-être pas prendre le risque de faire venir un gars instable qui en plus veut pas forcément jouer pour elles. Toronto et Ujiri savent qu'ils vont m'arnaquer, intrinsèquement parlant. Soit. J'accepte, mais je demande tout de même en contrepartie Terrence Ross, qui n'éclot pas forcément au Canada, et James Johnson, joueur irrégulier mais polyvalent et qui colle à mon plan de jeu. Je peux même peut-être récupérer un 2e tour de draft dans la manœuvre si je suis chaud.
Mon 5 prend forme, avec Bledsoe-Knight-Tucker-Johnson-Chandler, avec Len, Teletovic et Ross en sortie de banc. Ça joue vite, athlétique, pas trop grand, pas mal pour l'Ouest. J'ai des combinaisons sympa pour étirer le jeu avec Bledsoe Knight Ross et Teletovic voire Tucker, une raquette contrôlée avec Len et Chandler, et de la défense exter. J'ai même de la jeunesse et du dynamisme sur le banc pour quelques minutes avec Goodwin, Warren et Leuer.
Bon après attention, mon but est pas de gagner trop de matchs. Je veux relancer le cercle magique de la reconstruction :
- tanking ou presque
- lottery pick
- amélioration
- signature de free agent séduit par le travail de ma franchise
- amélioration encore
- trade pour acquérir l'élément manquant
- contender.
Vu ma base, ça peut aller plus vite que prévu. Pas la peine par exemple d'attendre un an entre la draft et la signature du FA. Si je montre que je travaille dans la bonne direction et que ma draft est réussie, je peux attirer du FA de calibre raisonnable, et trader ensuite dans l'année qui suit pour finir le travail. Ça nous emmènerait à un statut de contender en 2017-18, soit parfaitement dans les temps de la fin de contrat de mes deux stars.
Mon effectif pour cette année est en place donc. Mon but est de drafter un 3 ou un 4 à la prochaine draft, suffisamment haut. Pourquoi pas le fils d'une légende? Domantas Sabonis est un poste 4 qui… n'est pas son père, autant le dire tout de suite (je parle d'Arvydas pour les plus jeunes lecteurs), mais qui est un 4 mobile, rebondeur, à l'aise face aux petits adversaires (une mode à ce poste en NBA donc parfait), capable de progresser au shoot. Mais je me tournerai peut-être vers Ray Smith, le long ailier d'Arizona, ou si j'ai de la chance, vers Brandon Ingram le SF de Duke.
A la free agency, en fonction de ma draft, je chercherai à signer un 3 ou un 4 également. Sullinger, Ryan Anderson, Terrence Jones ou Motiejunas sont de bons candidats sur un poste 4. Pourquoi pas Josh Smith. Luol Deng. Matt Barnes. Evan Turner. A voir.
Attention : mon plan n'est pas forcément de drafter un 3 et de signer un FA 4 ou vice-versa. Mon plan serait plutôt de doubler un poste en ayant un FA titulaire et un rookie polyvalent à développer sur 3 ans, et d'obtenir le sésame manquant par un trade dans l'année qui suit.
Et ce trade, ce serait celui de Tyson Chandler. Parce que moi j'aime Len. Beaucoup. Et je suis OK pour que Tyson lui serve de mentor sur un an, ça lui apportera peut-être ce dernier truc qui lui manque, mais pas pour qu'il coupe son développement. Chandler devra partir en 2016-17, ou à l'intersaison 2017 au plus tard. Et grâce à lui et des picks, je récupère un titulaire qui colle à mon plan de jeu, et je peux jouer les playoffs avec un vrai objectif de performance.
Evidemment, je n'oublie pas de m'entourer de vétérans qui sont séduits par le projet et qui veulent m'aider à moindre coût, pour jouer avec Bledsoe, Knight, mon poste 3 ou 4, et Chandler. Et je développe mes jeunes.
En fait ce modèle se rapproche un peu de celui de Miami cet été : une draft certes chanceuse, mais qui convainc les stars de resigner et les vieux de venir (Dragic, Wade, Stoud, Green, etc.). Len peut être mon Whiteside, mes meneurs mettent le feu, on joue vite et on bosse bien.
Stabilité, cohérence, jeunesse. Les ingrédients pour repartir du bon pied.
Voila la notice, maintenant à vous de juger.
Mike
GM itinérant
Team Who's The Bet
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