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Finale Pro A : Preview Strasbourg IG / JSF Nanterre - Match 1

Ricardo Greer en route pour une second titre de champion de France avec Strasbourg

Les Playoffs LNB touchent à leur fin et le basket français nous offre une finale aussi palpitante qu'inattendue. En effet, les deux équipes qui se retrouvent en finale ne sont pas les plus connues de la division. D'un côté, Strasbourg, équipe discrète et posée ayant fini 2ème de la saison régulière sans pour autant faire d'étincelle, emmenée par le sélectionneur de l'Equipe de France de Basketball Vincent Collet et construite autour de la tour de contrôle Alexis Ajinça. De l'autre, "LA" belle histoire de ces playoffs, le petit poucet comme les aime le public français : Nanterre, avant dernier budget du championnat, dernier qualifié pour les playoffs, vainqueur coup sur coup du premier de la saison régulière (Gravelines-Dunkerque) et du champion en titre (Chalon sur Soane).


Strasbourg / Nanterre - Match 1

Avant de présenter les 2 équipes, intéressons-nous déjà au format de cette finale de Pro A puisqu'il a changé par rapport à la saison dernière. Cette année, la finale se joue au meilleur des 5 matchs. La première équipe à atteindre les 3 victoires sera donc déclarée Championne de France.

Les 2 premières rencontres se jouent sur le parquet de l'équipe la mieux classée à l'issue de la saison régulière. Strasbourg ayant fini 2ème de cette première phase, les matchs 1 et 2 se dérouleront donc au Rhénus, la salle de 6000 places de la SIG. Le match 3 et 4 (si besoin) se joueront à Coubertin, la salle provisoire de la JSF Nanterre qui ne peut pas jouer dans sa salle habituelle, trop petite par rapport aux exigences de la Ligue Nationale de Basketball. Ensuite, si besoin, le match 5 se jouera à Strasbourg.

Le match maintenant. Strasbourg aborde cette première partie en position de favori. Les strasbourgeois ont d'ailleurs totalement accepté cela à l'image de leur capitaine Aymeric Jeanneau qui a tout de même noté que ce statut n'était valable que sur le papier et que seule la vérité du terrain allait compter. Et face à une équipe surprise comme Nanterre, il est important pour les joueurs de la SIG d'être concentrés et de ne pas prendre les adversaires à la légère.

Strasbourg s'appuie sur les performances et le talent démesurés d'Alexis Ajinça. Pivot adroit et délié, le jeune français de 2m15 domine la division comme peu de joueurs l'ont fait depuis de nombreuses saisons. On voit rapidement qu'il est au-dessus des autres et qu'il appartient à une autre catégorie. Sa place n'est vraisemblablement pas sur les parquets français mais la SIG sait en profiter. Et après tout, le coach Vincent Collet aurait tort de s'en priver. Pour encadrer ce talent hors du commun, le sélectionneur français peut compter sur des vieux de la vieille comme on dit. En premier lieu, les frères Greer, Ricardo et Jeff, déjà sacrés champions de France avec la SIG en 2005. Ricardo, l’aîné, est encore un joueur dominant, complet, qui sait apporter ce dont son équipe a besoin et qui sait aussi souder un vestiaire. L'autre joueur clé de ce collectif est le meneur américain Louis Campbell, qui impose son physique et sa défense sur le poste de meneur. N'oublions pas ensuite de parler des jeunes français Axel Toupane (gros défenseur sur les postes 2 et 3) et Romain Duport (pivot remplaçant de grande taille lui aussi).


Face à Strasbourg, le petit poucet de la Pro A : la JSF Nanterre. Avant même de parler des joueurs, il faut évoquer l'histoire de ce club et de son coach Pascal Donnadieu. Lui et son père ont repris dans les années 80 ce club qui n'était alors qu'au niveau départemental. Pascal Donnadieu a commencé à coacher cette équipe en département donc et l'a hissée en Pro A et aujourd'hui en finale, ce qui signifie aussi que le club sera européen la saison prochaine. Son père s'occupe de la présidence et gère de manière saine le club depuis plus de 30 ans.

L'esprit de famille est donc encore de mise dans ce club pas comme les autres. Et cette esprit, on le ressent également sur le parquet. Des stars ? Aucune. Le club n'a pas les moyens de se payer ce qui brille, même au niveau français. La JSF tente donc des paris pour relancer des joueurs en manque de confiance et leur permet de s'épanouir ou de retrouver leur niveau dans un contexte "familiale". A Nanterre, on fait confiance. A Nanterre, on responsabilise mais on protège. Pascal Donnadieu se place donc plus souvent comme un père que comme un simple coach. Le résultat sur le parquet ? Une équipe soudée, des joueurs qui se passent la balle et une solidarité de tous les instants dans l'adversité.

Dans ce contexte, il n'y a rien d'étonnant à retrouver un leader qui souhaitait arrêter sa carrière la saison dernière. Trenton Meacham, car c'est lui dont on parle, est un meneur cérébral et sensible. Pour lui, le basket est certes un métier mais il veut le pratiquer dans un contexte favorable et agréable. Le fait que le garçon soit brillant et intelligent lui permet de ne pas se mettre de pression par rapport à sa carrière de joueur. Le fait qu'il ait décidé de jouer pour Nanterre en dit long sur la bonne ambiance qui règne dans ce club. Résultat ? En playoffs, le meneur US aligne 17.5 pts de moyenne. L'autre joueur décisif de ces playoffs pour la JSF est l'ailier américain David Lighty. En début de saison, il a eu le malheur de perdre sa mère. Une période également compliquée sportivement pour la JSF qui était en fond de classement. Malgré tout, le coach a dit à son joueur de rentrer aux USA au chevet de sa mère, le temps qu'il faudrait. A son retour, Lighty est triste, en deuil mais il rentre dans un club qu'il considère maintenant comme sa seconde famille. Sur le parquet, aujourd'hui, il donne peut-être plus ce qu'il donnerait pour un autre club, un autre coach.

Pour encadrer ses américains, le coach de la JSF peut également compter sur des joueurs français, des oubliés, décriés ou sous-estimés : Stephen Brun (un des premiers à avoir joué sur Who's the Bet d'ailleurs), Xavier Corosine ou encore Johan Passave. Avec cette architecture d'équipe et cet esprit, la JSF a proposé un magnifique basket pour sortir au 1er tour le BCM Gravelines Dunkerque, 1er de la saison régulière et ensuite, le champion de France en titre, l'Elan Chalon.


Pour ce match 1, je vais miser sur Strasbourg. Tout d'abord parce que la SIG joue à domicile devant 6000 fans et ensuite parce cette équipe possède en Ajinça un joueur capable de faire la différence face à n'importe qui. Et dans les grands moments, ce sont ces joueurs qui font la différence. Malgré tout, je vois un match serré car Nanterre est sur une dynamique impressionnante et propose un jeu bien huilé. Le duel des coachs sera aussi à suivre entre le sélectionneur national, Vincent Collet, et celui qui est parfois regardé de haut par ses confrères, Pascal Donnadieu.

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Nicolas
Rédacteur en chef



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